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EN BREF
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La tournée Entrepreneuriat Quartiers 2030, qui s’est déroulée à travers les régions de France, a réuni plus d’un millier d’entrepreneurs issus des quartiers prioritaires de la ville (QPV). Ce programme a pour but de faciliter l’accès au financement et de soutenir les projets d’entrepreneuriat. Parmi les conseils clés à retenir, on trouve l’importance de préparer correctement le démarrage de son entreprise en évaluant les besoins de financement et en ne négligeant pas l’aspect comptabilité. Établir une relation de confiance avec son partenaire bancaire est essentiel, de même que la rédaction d’un business plan solide. Enfin, s’entourer d’une équipe de soutien est primordial pour réussir et faire prospérer son projet.
Inaugurée à Rennes le 2 octobre dernier, la tournée Entrepreneuriat Quartiers 2030 a parcouru l’ensemble des régions métropolitaines, réunissant plus d’un millier d’entrepreneurs issus ou implantés dans des quartiers prioritaires de la ville (QPV). Cette initiative visait à faciliter les échanges entre acteurs du financement et entrepreneurs en quête d’un soutien pour franchir l’étape cruciale du financement, un enjeu majeur pour la réussite des projets. Face au constat que 60 % des entrepreneurs ne sollicitent pas leur banque, il est essentiel de tirer des enseignements de cette tournée, qui a mis en lumière des pratiques et des conseils indéniablement précieux pour le lancement et le développement d’une entreprise.
Les clés pour éviter les faux départs au démarrage
La création d’une entreprise repose avant tout sur une préparation minutieuse. Lors de la tournée, Elodie Soret, directrice territoriale Bretagne pour l’Adie, a souligné l’importance d’évaluer les besoins de financement dès le début du projet. Beaucoup de porteurs de projets, pris par l’enthousiasme de lancer leur idée, négligent souvent cette étape fondamentale, au risque de voir leur projet s’essouffler dès ses débuts.
Il est crucial de ne pas minimiser l’investissement de démarrage. Des solutions d’accompagnement spécifiquement adaptées telles que le micro-crédit ou le prêt d’honneur Quartier, proposés par des structures comme l’Adie ou Initiative France, peuvent constituer un véritable tremplin. Le financement, souvent perçu comme une contrainte, devrait être envisagé comme un véritable allié. Caroline Tanguy, analyste en financement de projet chez Bpifrance, l’a bien exprimé : « Quand on a une entreprise qui peut s’endetter, c’est qu’on est en bonne santé financière ». Réussir à sécuriser un financement dès les premières étapes peut faire la différence entre un projet prospère et un projet avorté.
Ne pas négliger l’aspect comptable
Une autre leçon tirée de la tournée concerne l’importance de la gestion comptable. Entreprendre sans maîtriser cet aspect parfois complexe peut s’avérer dangereux. Trop d’entrepreneurs tentent de se lancer dans la comptabilité sans réelle compétence, détournant leur attention de leur offre et de leurs clients. Pour pallier cette lacune, il est fortement recommandé de faire appel à un expert-comptable inscrit au tableau de l’Ordre.
Lors de l’étape nantaise, l’expert-comptable Sylvère Brost a insisté sur la nécessité de « mettre en musique le projet en chiffres ». La construction du chiffre d’affaires doit être un point central pour tout entrepreneur. En s’entourant d’un expert, le créateur d’entreprise s’assure d’être bien conseillé, notamment dans l’évaluation de ses besoins de financement. Laurence Abidi a également souligné que chaque entrepreneur doit s’interroger sur la manière dont il compte mener son projet, une réflexion qui est d’autant plus cruciale pour éviter le sous-financement.
Bâtir une relation de confiance avec son partenaire bancaire
Les banques jouent un rôle central dans le parcours de financement des entrepreneurs. Présentes tout au long de la tournée, elles ont encouragé les porteurs de projets à bâtir des relations basées sur la transparence. Céline Guérin-Delente, du Crédit Mutuel, a précisé que la banque s’intéresse d’abord au porteur de projet avant de considérer sa situation financière : « On attend une relation de transparence ». Cela met en avant l’importance de bien préparer le premier entretien avec le banquier.
Les entrepreneurs doivent être prêts à se challenger et à défendre leur projet avec confiance. Comme l’a noté Christophe Dazard, directeur de pôle au Crédit Agricole, il est primordial d’être clair sur ses objectifs et de bien préparer son dossier pour établir une relation de confiance. La motivation de l’entrepreneur, la cohérence entre la vision et le projet sont des éléments qui renforceront cette relation, essentiel pour obtenir le financement recherché.
Monter un business plan solide
Le business plan est un document clé dans le processus de création d’entreprise. Il reflète l’adéquation entre la personne et le projet et doit être élaboré avec soin pour convaincre les financeurs. Lors de la tournée, Festim Shala, responsable de pôle chez France Active Bretagne, a insisté sur le fait que le business plan est indispensable pour obtenir un avis favorable des partenaires financiers. Ce document doit en effet mettre en évidence le modèle économique de l’entreprise, sa faisabilité ainsi que son potentiel de développement.
Pour Alexandre Ménard, directeur du Réseau Initiative Nantes, il est impensable de se lancer sans avoir établi des indicateurs de performance clairs. Le business plan ne sert pas uniquement à présenter l’idée, mais doit également aider l’entrepreneur à structurer et à réfléchir sur son projet. Des outils comme Mon Pass Créa peuvent d’ailleurs faciliter l’élaboration de ce document indispensable.
La clé du succès : bien s’entourer
Une conclusion récurrente des témoignages d’entrepreneurs lors de la tournée est l’importance de l’accompagnement. Que ce soit par des réseaux d’entraide ou des experts, le soutien d’autres personnes est inestimable dans le parcours entrepreneurial. Aboubakar Bayero, par exemple, a mentionné que c’est grâce à l’accompagnement qu’il a pu discuter de son modèle économique avec assurance. Jean-Loup Christin, membre d’un fonds d’investissement, a également noté que s’entourer de personnes de confiance est essentiel pour la croissance d’une entreprise.
Des histoires comme celle de Hughes Donald Blé confortent cette idée. Après avoir déménagé son entreprise, il a pu compter sur l’Adie pour soutenir son projet avec un financement crucial, qui, bien qu’apparemment modeste, était essentiel pour sa reprise. Le message est clair : même pour les entrepreneurs aguerris, l’accompagnement ne doit pas être négligé. Comme l’a souligné Marie Adeline-Peix, il est essentiel de s’entourer pour progresser dans ce parcours parfois semé d’embûches.
Rendez-vous le 4 décembre 2025 à la Communale de Saint-Ouen pour continuer à échanger sur l’entrepreneuriat et découvrir d’autres initiatives inspirantes.
Pour plus d’informations sur le programme, vous pouvez consulter le site entrepreneuriat-quarts-2030, qui offre des ressources et des récits inspirants pour les entrepreneurs souhaitant réussir leur projet.
Pour en apprendre davantage sur l’impact de l’accompagnement, lisez également l’article sur le cœur de l’entrepreneuriat en zone urbaine.
Enfin, pour ceux qui désirent comprendre les enjeux de la finance, plusieurs ressources sont disponibles en ligne, notamment via l’éducation financière dès l’école.

Témoignages sur Entrepreneuriat Quartiers 2030 : 5 leçons clés à tirer de la tournée
Inaugurée à Rennes le 2 octobre dernier, la tournée Entrepreneuriat Quartiers 2030 a ouvert la voie à des rencontres enrichissantes pour les entrepreneurs des quartiers prioritaires de la ville. Plus d’un millier d’acteurs locaux ont répondu présents, témoignant de leurs expériences et défis. Parmi les leçons clés à retenir, plusieurs intervenants ont apporté des éclairages précieux.
Elodie Soret, directrice territoriale Bretagne pour l’Adie, a insisté sur l’importance du financement dès le démarrage. Lors de son intervention, elle a déclaré : « Il ne faut pas minimiser l’investissement de démarrage ». Identifiant souvent cette étape cruciale comme un frein pour beaucoup, elle a expliqué que même les projets les plus solides peuvent faiblir sans un soutien financier adéquat.
Concernant la gestion comptable, Sylvère Brost, expert-comptable, a mis en garde contre les erreurs courantes. Selon lui, « notre enjeu, c’est la mise en musique du projet en chiffres ». Il a encouragé les entrepreneurs à consulter un expert pour éviter de perdre de vue l’essentiel : leur offre et leurs clients. Il a ajouté que s’entourer des bons outils de gestion simplifie la vie à long terme.
Les banques, quant à elles, ont souligné l’importance de bâtir une relation de confiance avec leurs clients. Céline Guérin-Delente, du Crédit Mutuel, a affirmé : « On attend une relation de transparence ». Les intervenants ont rappelé que la sincérité et la motivation de l’entrepreneur sont autant de critères d’évaluation pour les financements.
Un business plan solide a également été identifié comme un indispensable. Festim Shala de France Active Bretagne a précisé que c’est à travers ce document que les financeurs peuvent apprécier la viabilité d’un projet. « On a besoin du business plan pour pouvoir émettre un avis », a-t-il déclaré, soulignant que la compréhension du modèle économique est essentielle.
Enfin, l’importance de bien s’entourer a été une thématique récurrente. Aboubakar Bayero, fondateur d’une deeptech, a partagé que l’accompagnement a été déterminant pour lui. D’autres entrepreneurs, comme Hughes Donald Blé à Dijon, ont exprimé combien une aide adéquate peut faire la différence, même pour les projets déjà en marche. « Ça a permis à ma société de relever la tête », a-t-il rappelé, témoignant de la valeur de l’appui fourni par des réseaux tels que l’Adie.
